(… suite)
L’idéologie de Daech promeut donc une révolution conservatrice nourrie par le ressentiment de l’islam
face à la domination de l’Occident moderne[1]. Elle
est plus révolutionnaire encore que le communisme (puisqu’elle entend rompre
avec l’ensemble de la modernité, science comprise) et plus réactionnaire que le
fascisme (puisqu’elle prétend aspire à une origine divine) ; tout en
défendant, comme ces deux grands systèmes de pensée totalitaires, un horizon impérialiste,
puriste, sectaire, messianique et sacrificiel. Quand on se rappelle la
difficulté de la lutte intellectuelle contre ceux-ci ; si on se souvient
de la séduction qu’ils ont pu avoir sur les esprits, même les plus brillants (voir
F. Furet, Le passé d’une illusion,
1995), il ne faut pas mésestimer l’ampleur de la tâche. Quelles sont les
ressources de la philosophie politique démocratique pour lutter contre
l’idéologie de l’EI ?
1) Le retour du
tragique dans l’histoire de France
Il faut d’abord réapprendre à avoir
un ennemi et ce, sans renoncer à l’esprit démocratique. C’est nouveau, car depuis
1989, la démocratie libérale n’a plus d’ennemi désigné, ce qui, passée
l’euphorie de la Chute du mur, l’a fait tomber dans une sorte de « mélancolie
démocratique » (Pascal Bruckner). Pour être plus précis, ce sont alors deux modèles
qui s’affrontent pour penser le devenir du monde : celui de la fin de l’histoire et celui de la guerre de civilisations.
Ces deux formules, popularisées par
deux politologues américains, d’ailleurs proches, Francis Fukuyama et Samuel
Huntington, ont eu un destin qui a fonctionné très au-delà de la manière, en
vérité nuancée et subtile que leurs auteurs leur conféraient initialement.
• L’idée de « fin de l’histoire
», recèle deux dimensions : il y a non seulement l’idée que le capitalisme et
la démocratie constituent « l’horizon indépassable de notre temps » mais aussi
que la conversion du monde entier à ces deux modèles inséparables se fera en
douceur du fait du double attrait irrépressible de la prospérité et de la
liberté. Si la première idée me semble
tout à fait défendable (j’y reviendrai), la seconde est très discutable :
elle oublie les « bugs » de l’histoire. Car la liberté peut faire peur quand
elle révèle les fragilités ; et l’on peut rejeter le coût de la prospérité
quand il est synonyme de destruction et de rétrécissement de la vie. La haine
de l’Occident s’est nourrie à ces sources.
• D’où la deuxième thèse :
loin d’être un horizon indépassable, le capitalisme-démocratique est spécifique
à l’Occident et vient heurter de front les cultures non-occidentales qui n’ont
pas connu la même trajectoire de sortie du monde de la tradition ; d’où la
perspective d’un affrontement massif inéluctable entre des entités culturelles
closes sur elles-mêmes (Islam, Occident, Asie, Afrique, …) qui, ne pouvant rien
partager, ne pourront survivre que par la destruction de l’autre. Là encore, si
la première idée me semble acceptable, la déduction de la seconde est incertaine.
Car c’est oublier que les civilisations ne sont pas des organismes vivants,
dotées d’une trajectoire biologique (comme dirait Oswald Spengler, l’inventeur
de ce paradigme) et que, loin d’être closes, elles se sont largement co-constituées.
Pour le dire d’un mot : l’Islam n’est pas le contraire de l’Occident
moderne ; ni l’Occident moderne le contraire de l’Islam. La contradiction
interne du djihadisme (à la fois hypertraditionnel et ultramoderne) le montre
assez.
• Entre ces deux thèses, et
pour réconcilier leur deux moments de « vérité » sans conserver leurs excès, on
peut considérer un troisième modèle : celui d’un retour du tragique en histoire. Car nous nous (re)apercevons enfin que la
modernité n’est pas un long fleuve tranquille. On peut d’un côté, reconnaître
la supériorité (et je pèse mes mots) du capitalisme et de la démocratie sur
tous les autres dispositifs existants sans pour autant envisager qu’il y a une
seule voie pour y parvenir. Après tout, l’Europe a mis plus de 500 ans pour
arriver, au prix d’innombrables guerres et crises, à un dispositif politique,
économique et social enviable, qui attire, disons-le en passant, bien plus de
candidats que tous les apprentis djihadistes réunis. Il n’est donc pas
inconcevable que des zones culturelles contraintes à s’y convertir, à partir de
l’extérieur et de manière incroyablement plus rapide, soient déstabilisées en
profondeur par ce processus. Retenons donc de la « fin de l’histoire » que
le capitalisme et la démocratie sont supérieurs (ce qui ne veut pas dire
parfaits) tout en gardant du « clash des civilisations » le constat d’une
inéluctable conflictualité.
Fin de l’histoire, en ce sens ne
signifie pas arrêt de l’histoire ; guerre de civilisation ne veut pas
dire, triomphe de l’une et disparition de l’autre, car l’Islam, comme
l’Occident, comme l’Asie, comme l’Afrique sont embarqués dans un processus
implacable de modernisation qui nous promet le meilleur comme le pire.
2)
Une réaction armée est nécessaire … mais non suffisante
Pourquoi cette conception tragique
de l’histoire est-elle le préalable de la riposte ? Parce qu’elle permet de
répondre aux voix qui considèrent que la France a tort de faire la guerre à
l’EI, qu’elle entrerait ainsi dans son jeu et contribuerait même à le faire
exister …
L’argument est subtil, mais il ne
résiste pas à l’analyse. D’abord l’EI existe vraiment et dispose d’une
puissance financière notamment impressionnante. Ensuite, de deux choses l’une
en effet :
• Soit la France ne réagit pas (par la violence), et cela
confirme qu’elle est le ventre mou, société décadente efféminée, sur laquelle
il convient donc d’accentuer son emprise pour accélérer sa dissolution :
ce sera la troisième conquête de l’EI (Houellebecq)
• Soit la France réagit (par la
violence), et cela confirme que l’Occident est le véritable ennemi contre
lequel il convient donc de lutter sans merci.
Aux échecs, cela s’appelle une
fourchette : dans tous les cas, on perd une pièce.
Ceux qui nous disent que la guerre
n’est pas une solution, car cela va mettre de « l’huile sur le feu » et «
alimenter la violence de l’adversaire » sont dans la position de celui qui
cherche à convaincre un paranoïaque qu’on ne lui veut pas de mal. Ils ne
perçoivent pas que la Terreur n’est pas un simple instrument de l’EI ;
c’est son essence même.
Telle est la vraie nouveauté du
moment : notre pays protégé, depuis 50 ans, des affres de l’histoire a
replongé dans le tragique, c’est-à-dire dans le constat d’une réconciliation
impossible ; dans le constat que les dégâts seront importants et durables.
Il ne s’agit pas de choisir entre le bien et le mal, mais entre le mal et le
pire.
Contrainte d’entrer dans le rapport
de force, la France doit y entrer.
Mais sans se faire d’illusion : donner des coups, c’est risquer d’en
prendre ; lutter contre ses ennemis, c’est risquer de s’en faire d’autres.
Et cela peut durer. Les blessures des guerres, même victorieuses, sont longues
à cicatriser. La France, vainqueur de la Grande Guerre, est bien placée pour le
savoir : la fleur ne reste pas longtemps dans le fusil. Et pourtant, il
faut s’en convaincre : Delenda est
Daech …
Le combat suppose aussi de
réapprendre à ré-obéir ; de ne plus confondre les droits fondamentaux et
les devoirs élémentaires, en exagérant les premiers et en s’exonérant des
seconds. Ainsi quand l’état d’urgence est décrété, il faut prendre conscience
que cela modifie vraiment la vie
quotidienne et que l’on va devoir (durant trois mois !) s’abstenir de
clamer qu’on change le monde en allant manifester (« courageusement contre
l’Etat policier » ! ). Ce petit ramadan protestataire ne devrait pas
mettre la démocratie en péril …
Admettons que nous ayons franchi ces
deux premières étapes, soit : être parvenu à une vision plus tragique de
la mondialisation et plus résolue du combat. Il nous faudra ensuite faire un
autre pas : pour se défendre, l’Europe et la France doivent apprendre à s’aimer
un peu plus, au lieu de promouvoir une simple identité négative : pas de
frontière, pas de culture propre, pas de puissance, pas d’intérêts à défendre …
Une identité qui a tellement peur d’être meurtrière qu’elle choisit d’être
vide.
3) La modernité
n’est pas un vide spirituel
Daech est-il le symptôme du vide
spirituel de notre temps ? Révèle-t-il l’échec d’une modernité qui, dénuée
de toute transcendance, s’avère incapable de fournir aux individus,
au-delà du confort, un sens de l’existence, au-delà de l’espérance de vie, une
vie d’espérance, au-delà des assurances, des justifications ?
Certains semblent le penser, et cela
m’inquiète. Car si c’était le cas, nous n’aurions guère de raison de combattre
cet adversaire, ni d’armes pour le faire. Pourtant, la réaction de notre pays
après les attentats, témoigne d’une forme de sursaut et de réinvestissement de
symboles oubliés, voire honnis : la marseillaise, le drapeau. Ramollie
dans la paix qu’elle procure et à laquelle elle aspire, la démocratie se durcit
dans l’adversité. Ses trésors — la sécurité, la liberté, l’égalité, la
fraternité —, invisibles quand tout va bien (ou du moins pas trop mal) ;
se révèlent quand ils sont menacés. Focalisé sur la crise économique, le
citoyen français avait oublié combien il tenait à ce régime contre lequel il ne
cessait de râler.
Cette réaction nous montre une
chose : les religions n’ont pas le monopole de la spiritualité, ni du sens
de la vie. Et l’on peut défendre, sans sanglot de l’homme blanc, l’idée que la
démocratie est le régime supérieur de l’humanité : celui qui permet à l’homme
de devenir le plus humain ; celui qui est le plus respectueux de la foi
religieuse ; celui qui autorise la meilleure manière de combiner la
sécurité, le bien-être et la quête de sens. Ce n’est pas parce qu’elle est
pluraliste que la démocratie doit avoir honte de clamer sa supériorité ; mais
c’est précisément parce qu’elle est pluraliste qu’elle est supérieure.
Simplement cette supériorité ne doit
plus déboucher sur un impérialisme (l’impérialisme est un particulier qui se
prend pour l’universel) ni une domination. La démocratie peut seulement compter
sur son pouvoir d’attraction sans prétendre forcer les « autres » à
adopter sa voie. Elle peut néanmoins exiger que, dans le cadre de ses
frontières, le respect de ses principes soit absolu. Voilà les évidences sur lesquelles, à la faveur du retour
tragique, nos yeux devenus myopes se rouvrent quelque peu. Souvenez-vous, il y
a quelques semaines, on appelait cela « amalgame » ou « stigmatisation »
ou « racisme» !
Al Qaida avait jadis lancé cette phrase fameuse : «
Nous aimons la mort plus que vous n’aimez la vie » … Voici la réponse
démocratique : « Nous craignons la mort moins que vous ne craignez la vie !
». Ce n’est pas rien.
4)
La discorde chez l’ennemi
Retrouver de la confiance ne suffit
pas ; il faut aussi affaiblir l’adversaire. Or, le talent maléfique d’un
pervers est de se montrer à la fois plus puissant et moins puissant qu’il n’est
en vérité. Ce faisant, il parvient à occuper tout l’esprit avec un minimum de
moyen. Et c’est en ce sens aussi qu’il est destructeur. Un des grands enjeux de
la lutte contre l’EI est de mesurer la nature exacte de la menace. Son
idéologie touche un point sensible de notre temps, c’est incontestable et,
de ce point de vue, on l’a trop longtemps sous-estimé, comme on a trop
sous-estimé son impact sur la jeunesse française. Mais il faut aussi être
attentif à ne pas trop le surestimer au risque de le fétichiser.
La prudence est donc de mise et
j’avoue mon hésitation. Je suis séduit par ceux qui disent que Daech a commis
une erreur avec les attentats du 13 novembre, dont les cibles sont — horresco referens — moins bien
choisies que celles du 7 janvier. Car s’il était « possible » d’argumenter
sur le fait qu’on n’était pas Charlie (au nom du sacré) ou pas
Hypercasher (au nom de la cause palestinienne) ou pas « forces de
l’ordre » (au nom de l’anarchie) ; de telles subtilités perverses deviennent
inexprimables à propos du Bataclan ou des Terrasses du 10e
arrondissement. Aucun argument, même de la pire « mauvaise foi », ne peut
parvenir à les justifier, sauf à être sympathisant affiché de Daech (et il y en
a). Bref, au lieu de diviser, ces attentats unissent ou en tout cas établissent
clairement la ligne de front.
Je suis également séduit par ceux qui dévoilent la
faiblesse inhérente aux mouvements radicaux, forcément soumis à une surenchère
de radicalisation, à une fuite en avant et donc à une division interne.
Rappelons-nous : les SS ont exterminés les SA à l’été 1934 lors de la Nuit
des longs couteaux ; les purges ont rythmé le régime stalinien, la
Révolution culturelle ou l’Etat khmer rouge … Manifestement Daech, déjà
opposé à Al-Nosra, est aux prises à de telles divisions entre ceux qui
entendent renforcer l’Etat territorial (stratégie interne) et ceux qui aspirent
à l’exportation (stratégie externe).
Mais combien faudra-t-il d’erreurs stratégiques ou
d’attentats mal ciblés, de purges ou de guerres fratricides avant que l’EI
s’effondre ? Je n’en sais rien. Comment produire « la discorde chez
l’ennemi » sans jouer à l’apprenti sorcier, qui verra sa créature d’aujourd’hui
lui échapper demain.
En outre, il ne faut perdre des yeux que, en dépit de
l’ampleur de notre émotion, la France n’est certainement pas l’objectif le plus
urgent de Daech. La Lybie est pour ce mouvement une cible autrement importante
et stratégique. Là-bas la situation de déliquescence avancée offre un domaine
rêvé à l’extension de la lutte.
Bref, s’il ne faut pas sous-estimer l’ennemi ; il ne
faut pas non plus que sa surestimation soit contreproductive. C’est pourquoi, je
ne peux que me borner ici à signaler mon hésitation en laissant le dossier à
plus compétent.
5) Le manque
d’Europe puissance
Retrouvant à la fois le sens du tragique (1) et la
confiance en soi (3), résolu de lutter frontalement (2) tout en veillant à
utiliser les divisions de l’adversaire (4), il nous reste à renforcer notre
coalition (5). Et c’est là que le bât blesse le plus : nos alliés
européens historiques (Allemagne, Italie) sont aussi les moins fiables et
les moins performants ; tandis que ceux qui sont les moins européens
(Angleterre et Russie) paraissent les plus solides. L’Amérique qui renonce
— et c’est heureux — à son hyperpuissance se pose en chef d’orchestre
plutôt qu’en soliste. Les alliés arabes sunnites sont tiraillés et travaillés
par des conflits internes ; l’Iran est chiite ; la Turquie est
« Otan que possible », le Canada retourne à son rêve multiculturel
politiquement correct … Tout cela est bien bancal.
Ce que la crise syrienne révèle brutalement, ce sont les
manques mais aussi le besoin d’Europe : manques criants de l’Europe
administrative ; besoin urgent de l’Europe politique. Après sa crise
institutionnelle, puis financière, l’espace européen entre dans une crise
géopolitique qui la replace dans l’urgence de ses origines. Pour ma part, je ne
vois pas d’autre salut possible pour la France (y compris pour la lutte contre
l’E.I.) que dans une Europe puissance,
définie par des frontières extérieures hermétiques, animée d’une stratégie
commune claire, dotée de règles intérieures (notamment fiscales) convergentes
qui permettront la mise en place d’une solidarité régionale. L’UE est à
l’évidence un espace trop vaste et hétérogène pour y parvenir et il faut
d’urgence refonder une Europe des origines à 6 ou 8 : le « noyau dur » ou
l’Europa, dont parle Giscard
d’Estaing. Puisque la paix, à nouveau, est en jeu, c’est peut-être le
moment ; mais soyons clair : je ne vois pas comment.
Tragique, confiance, esprit de combat, intelligence
stratégique et sens de l’Europe : telles les sont les armes
intellectuelles qui me paraissent devoir être mobilisées dans cette lutte
redoutable. Comme le dit Olivier Roy de manière lumineuse, nous n’avons pas
affaire « à une radicalisation de l’Islam, mais à une islamisation de la
radicalité ». Ce diagnostic dicte une tripe ligne de conduite : continuer
de vivre avec les musulmans français comme s’il n’y avait pas de
terrorisme (c'est-à-dire produire la laïcisation de l'islam en France selon l'esprit de 1905) ; combattre le terrorisme comme s’il n’y avait pas de musulmans
français (sans état d'âme ni mauvaise conscience) [je reprends ici des formules d'Eric Deschavanne] ; devenir ultra-vigilants et
implacables dès lors qu’apparaît en France le moindre de commencement d’une
tentation djihadiste.
(Fin … à moins que …)
[1] Le
communisme utilisait comme énergie motrice le ressentiment de classe ; le
nazisme la hantise du mélange de race.
Bravo pour ce beau travail, très complet, qui clarifie la situation de manière magistrale du point de vue de la philosophie politique. Il était nécessaire en effet de prendre ce recul pour percevoir en profondeur toutes les dimensions du contexte actuel, comme vous l’avez fait, et votre diagnostic est absolument convainquant.
RépondreSupprimerFin … à moins que … quoi ? Oserai-je vous dire que si le diagnostic m’a impressionnée, l’ordonnance ne me suffit pas encore ? Je reste sur ma faim, en ce qui concerne les arguments à développer aujourd’hui, demain, dans le débat d’idées qui oppose les tenants de la démocratie et ses adversaires, et surtout la manière de les faire entendre des personnes que nous aimerions convaincre. Car in fine, ce n’est pas nous, qu’il faut convaincre.
La formule d’Eric Deschavanne qui constitue les deux premiers points de la ligne de conduite que vous préconisez me semble discutable, voire malheureuse : je crois qu’au contraire, il faut combattre le terrorisme AVEC et POUR les musulmans français, et tous les musulmans occidentaux de bonne volonté. Ce sont eux, et leurs enfants, qui sont en première ligne. C’est sur votre troisième point que je voudrais vous lire encore : « devenir ultra-vigilants et implacables dès lors qu’apparait en France le moindre commencement d’une tentation jihadiste ». Oui ! Mille fois oui ! Mais comment contrer cette tentation ? N’y a-t-il pas là matière à être créatif ? Nos enfants sont menacés par cette tentation, parce que des individus sans foi ni loi utilisent tous les outils de la modernité (et s’appuient sur toutes ses faiblesses) pour les séduire, en leur disant insidieusement ce qu’ils ont envie d’entendre. On ne peut pas se contenter de camper sur des positions rationalistes, se gargariser avec nos valeurs qui pour nous sont devenues des évidences, et mettre des drapeaux à nos fenêtres. Il faut se jeter dans la bataille. Il faut innover. Et pour ça, nous avons besoin de Mezri Haddad, de Dounia Bouzar, de Mohammed Chirani, … et de vous, qui savez vous appuyer sur toutes les sciences humaines pour enrichir votre philosophie !