Multiculturalisme,
intégration, assimilation. Si le débat n’a pas fini de faire rage dans les
chaumières sur les modalités du « vivre ensemble », c’est peut-être aussi (et
surtout) parce que les termes n’ont pas été assez bien définis. Voici une petite
proposition simple de distinction.
• Le multiculturalisme défend l’idée d’une
collectivité sans culture ou identité dominantes. Pour lui, toutes les
différences sont respectables, à égalité, et il faut veiller scrupuleusement à
ce qu’aucune ne prenne le pas sur les autres. Idée sympathique, mais qui peut
se déployer selon des modalités très variables : depuis l’éloge de la créolité
(dénonciation de la domination d’une culture unique) jusqu’à l’interdiction en
France de la présence d’un sapin de noël dans une école au nom du respect dû
aux cultures non chrétiennes …
• L’intégration c’est la reconnaissances des
différences dans un cadre commun défini à la fois par des règles juridiques
(égalité de droit) mais aussi par des mœurs d’une culture posée comme majoritaire
ou dominante. Ainsi sera dit intégré un musulman qui fait le ramadan sans en
faire tout un plat ; un Tibétain qui apprendra le français et se
conformera aux lois de la République ; un Sikh qui acceptera de déposer
son poignard traditionnel en entrant à l’école …
• L’assimilation, c’est la neutralisation des
différences dans une identité commune assumée. Ainsi, sera dit, assimilé, ce
Chinois nommé Chen, né en Chine, qui choisit d’appeler son fils Marcel ; cet
Italien qui, vivant en France, depuis 30 ans s’est enfin décidé à abandonner
son accent.
Cette distinction simple (voire simpliste) permet aussi de
voir que ces trois niveaux ne sont pas sur même plan.
• Le multiculturalisme a une fonction plus critique et
polémique que positive et politique, car il vise à dénoncer, dans une situation
donnée, les excès d’un conformisme ou d’une uniformité. En revanche, il ne
permet pas de fonder un modèle de société ni de cohabitation, tout simplement
parce que la diversité est infinie. Et une fois qu’on aura parlé de la
diversité des origines, des cultures, des langues, des genres, des préférences
sexuelles, des capacités physiques … il restera encore la différence des
caractères, des tailles, des gènes, des préférences morales, des options
politiques, des goûts et des couleurs, … Le terme de culture n’ayant pas de
contours précis, le multi X … ne s’arrête jamais.
Le Québécois en ont fait l’expérience quand, revendiquant
leur différence face aux Canadiens anglophones, ils se sont fait accuser de
méconnaître les différences des natifs indiens du Québec. Opprimés des Anglais,
ils étaient les oppresseurs des Indiens. Et ainsi de suite, chacun devenant
l’opprimé de quelqu’un.
• L’intégration a sans doute une visée plus politique
que critique puisqu’elle tente d’articuler les différences acceptables et le
cadre commun qui leur permet de coexister. L’intégration vise à définir les
conditions minimales de la vie en collectivité, même si l’arbitrage entre les
différences acceptables et le cadre commun est toujours susceptible d’être
remis en cause, contesté, discuté, critiqué, modifié. On le voit avec le cas du
voile notamment, acceptable pour les uns, intolérable pour les autres.
• L’assimilation relève, dans les démocraties
libérales tout au moins, d’une logique plus éthique que politique, car elle
touche aux choix quotidiens et souvent à la sphère privée. Elle concerne le
mode de vie, le choix du conjoint, les méthodes d’éducation, … S’il peut
être légitime d’avoir l’assimilation comme horizon, il est difficile d’en envisager
une réalisation politique sans l’adhésion des populations concernées (sauf à sortir d'un cadre libéral).
D’ailleurs je rappellerai que le débat
assimilation/intégration a déjà eu lieu de manière violente dans une notre
pays. C’était à propos de l’Algérie avant 1956. Et cette demande d’assimilation
venait des Algériens « indigènes » qui, ne voulant plus être des citoyens
de seconde zone après leur contribution majeure à la Libération, ne se
satisfaisaient plus de l’intégration que certains colons commençaient à
admettre du bout des lèvres : ils exigeaient l’assimilation et une «
Algérie française » ! Cette histoire oubliée explique sans doute bien des
errements des débats d’aujourd’hui.
MULTICULTURALISME
RépondreSupprimerLongtemps, je fus indifférent.
Ou inconscient.
Quasi apolitique. Avec, je l’admets, un conditionnement gauchiste.
Civiquement passif, gauchissant par défaut.
Dés qu’on a parlé de multiculturalisme avec une connotation positive, j’y ai cru.
Mais bêtement.
Par simple paresse intellectuelle, par naïveté, sans réfléchir, comme on croit d’emblée aux vérités techniques du mode d’emploi d’un appareil utilitaire.
Je gobais les messages avec indolence : ”l’immigration est une chance pour la France”. J’avalais la propagande avec docilité : “les immigrés sont une richesse pour la France”...
Puis, comme tous les abrutis perfectibles dotés d’un minimum de lumière, j’ai fini par ouvrir les yeux.
L’évidence, l’éclatante, la lumineuse, la pénétrante évidence s’imposa à moi.
Cette vérité pleine de bon sens que la plupart de mes concitoyens devenus idiots, sclérosés, crétinisés par l’endoctrinement idéologique, semblent avoir oublié : la vraie richesse de la France et la véritable chance pour la France, ce sont les français !
Prétendre que le loup est une chance pour la bergerie est une criminelle ineptie étatique !
Marteler que ce qui fait la richesse d’une parfumerie, ce sont les porcs qu’on y a introduits est une abyssale imbécilité !
Affirmer que notre fromage est encore meilleur si on l’accompagne de sable du désert ou de manioc est une folie doctrinale !
S’ingénier à vouloir “enrichir” de ronces un jardin de fleurs tient de la pure perversion d’esprit.
Ce qui fait la force, la valeur, l’unicité d’une CULTURE, c’est précisément qu’elle ne ressemble à aucune autre et qu’à l’image de l’huile et du vinaigre qui se détestent mutuellement, elle ne souffre aucun corps étranger.
Ce qu’on appelle “MULTICULTURALISME” est un non-sens, une aberration, un paradoxe radical. Métisser une culture, c’est la dénaturer, l'abâtardir.
Si vous ajoutez du coca-cola dans du vin, vous allez non pas améliorer mais au contraire corrompre ces deux breuvages.
Nos maîtres, qui agissent sur les cervelles amollies, savent évidement tout cela en réalité.
Ils sont les premiers à ne surtout pas croire en ces sornettes démagogiques.
Mais ils feront tout pour que, vous les moutons, y adhériez.
Raphaël Zacharie de IZARRA