dimanche 31 mars 2019

Prix du livre des députés 2019


Video complète de la cérémonie de remise du prix du livre politique, le 29 mars 2019 à l'Assemblée Nationale. A 2h39, la présentation par le député Jean-Louis Bourlanges de mon livre : j'avoue que son éloge me touche profondément, parce qu'il saisit avec brio une des intentions profondes du livre.

http://videos.assemblee-nationale.fr/video.7474808_5c9f28995feb2

En compagnie de Jérôme Fourquet, lauréat du Prix du livre politique 2019, et Myriam Revault-d'Allonnes, prix spécial 2019.

      

samedi 23 mars 2019

Remise du Prix des Députés, le 30 mars 2019 à l'Assemblée Nationale

Chères et chers amis, 
j'ai le plaisir de vous convier à la remise du Prix des Députés, le 30 mars 2019 à l'Assemblée Nationale. 

Cet événement est ouvert à tous, L'inscription (avant le 25 mars) se fait en remplissant le formulaire à l’adresse suivante : http://bit.ly/LivrePolitique2019 (ou par l’intermédiaire du site internet au https://www.lirelasociete.com ). 
L'entrée se fera par le 128 rue de l’Université, dans la file réservée au public.

Le programme de la journée sur 


vendredi 22 mars 2019

Rencontre autour de Comment gouverner un peuple-Roi ? Le 25/03

Organisé par la Revue Histoire et Liberté
Lundi 25 mars 2019 (18h-20h), 


je participerai à une Rencontre-débat autour de mon livre 
Comment gouverner un Peuple-Roi ? 
(Odile Jacob) 

Au Café du Pont-Neuf 
14 Quai du Louvre, 75001 Paris
1er étage

(entrée libre)


Contact :

p.rigoulot@free.fr

jeudi 21 mars 2019

Pourquoi je ne suis pas conservateur


Certaines personnes, à la lecture de Comment gouverner un peuple-roi ?, me font le reproche (ou, d'autres, l’éloge) d’être un conservateur. Parce que je suis critique à l’égard des innovations démocratiques à la mode (budget participatif, tirage au sort, RIC, prise en compte du vote blanc, open gov., …), je refuserais toute espèce de progrès et la nécessaire adaptation de la démocratie à la modernité ! Par pur mauvais esprit, j’aurais bien aimé « assumer » ce reproche (ou accepter le compliment), tant ce « progressisme-là » me semble illusoire et parfois naïvement « solutionniste », mais ce ne serait pas juste pour une raison très simple. Pour être conservateur, il faut qu’il y ait quelque chose à conserver. Or, la démocratie n’a jamais été parfaite et son modèle idéal n’a jamais existé. Ce que je refuse, ce sont les innovations qui, sur la base d’un diagnostic erroné (la crise de la représentation) visent à dénaturer l’esprit de la démocratie représentative au profit d’une démocratie radicale, directe, participative, autogestionnaire qui, hostile au kratos, en vient aussi à oublier le demos, pour aggraver de manière irrémédiable la dépossession démocratique.
A l’inverse de cette vision, il me semble que la démocratie doit s’inventer en se rapprochant (assymptotiquement) de son véritable esprit. Il lui faut 
• des élections qui autorisent le pouvoir (et ne cherchent pas à le nier dès qu’elles ont élu) ;
• une délibération qui facilite et permet la décision (et non l’empêche, par un bavardage permanent) ; 
• une décision qui serait enfin perçue par les citoyens, non comme une abjecte violence faite à leur liberté individuelle, mais comme sa condition ; 
• une reddition des comptes qui échappe au présentisme, à l’urgentisme et au délire « transparentiste » de l’information en continu. 
La démocratie est un horizon ; et ce qu’il s’agit de converser n’est que la possibilité de s’en rapprocher à l’infini, au lieu de lui tourner le dos, … définitivement. Il faut donc conserver la possibilité d'un progrès ! 

mardi 19 mars 2019

Un Président au pays des intellos ou les intellos au pays du Président ?



L'Elysée hier à minuit (sans fantôme)

Sentiment mitigé après la rencontre avec Emmanuel Macron d’hier soir (18/03/2019) à l’Elysée. La forme était prévisiblement propre à la fustration : 64 intellectuels, savants, réputés, tous libres et « ego » en droit. On n’allait clairement pas tous pouvoir parler ! Quand je suis parti, à minuit, il restait plus d’une vingtaine d’intervenants potentiels toujours bien installés dans leurs starting block … Mais l’état du monde et de ses environs avait été déjà bien évoqué. Et je n’ai pas regretté de n’avoir pas été sollicité pour placer mon mot et faire mon numéro (qui aurait pourtant été très bon, j’vous jure !). Car beaucoup d’interventions furent intéressantes : celle de Pascal Bruckner sur l’ère généralisée de l’indignation, dégénérant parfois en une violence totalement délirante, devant laquelle l’Etat et le public semblent tétanisés ; celle de Dominique Schnapper sur la laïcité républicaine ; de Perrine Simon-Nahum sur le citoyen acteur de l’histoire ; de Yan Algan, qui a coupé l’herbe sous les pieds des autres économistes en évoquant avec profondeur la question du lien, de la solitude propre à la société des individus ; de Jean Viard, qui a renchérit sur le même sujet, tout en plaidant pour la préservation des terres agricoles sur le grignotage de l’horrible péri-urbain tendance « zone d’activité » ; de Julien Damon qui a parlé drôlement de la « Giletjaunologie » tout en rappelant les exigences minimales du réel (Budget, endettement, …) ; de René Frydman sur les mutations globales de la procréation ; de Boris Cyrulnik sur l’état alarmant de la psychiatrie en France ; celles des scientifiques (Haroche, … ) parlant avec un enthousiasme communicatif des découvertes en biologie et en physique, et de leur préoccupation sur la confusion actuelle entre savoirs, croyances et opinions ; celle de Benjamin Stora sur l’Algérie … Les réponses du président furent précises, courtoises, compétentes, parfois fermes sur des options qu’il n’hésitait pas à fermer (comme le RU au nom de la valeur travail ; comme la fiscalisation des droits de succession, …).
Simplement cette profusion de sujets et cette configuration choisie du « débat » laisse un sentiment étrange.
1) Uniquement organisé entre les intellos, d’une part, et le président, de l’autre (et non entre les intellos eux-mêmes), l’échange fut une pure et simple juxtaposition de points de vue et non un échange d’argumentations. Le sujet sur la laïcité en fut l’illustration : les républicains et les multiculturalistes se sont succédés, rendant l’exercice de synthèse par le Président aussi aisé que … flou. Non pas sur le principe (on ne touche pas à la loi de 1905 a-t-il dit), mais sur le champ d’application (qui fera la distinction entre le cultuel et culturel ; comment sera organisé le financement, … ?). Son éloge de la démocratie délibérative m’a laissé sur ma faim : est-ce un instrument d’art politique (dans le cadre d’une démocratie exécutive) ou une évolution institutionnelle de la démocratie représentative ?
            2)  L’autre déception, c’est que Macron est clair sur tout sauf sur ses priorités. Il donne constamment le sentiment de vouloir tout faire (« en même temps »), sans présenter de hiérarchisation des objectifs. Certes, il y a une logique organique et systémique de la Réforme, mais les moyens pour la réaliser demandent à être sériés. Clair sur tout, il est confus sur l’ensemble, puisque tout est « prioritaire », très « important », voire « capital ».
En l’écoutant je pensais aux objectifs que Richelieu s’était engagé à défendre devant son roi Louis XIII. « Je lui promis d’employer toute mon industrie et toute l’autorité qu’il lui plaisait de me donner pour ruiner le parti huguenot, rabaisser l’orgueil des grands, réduire tous ses sujets dans leurs devoirs et relever son nom dans les nations étrangères au point où il devait être ». La politique d’aujourd’hui ne peut sans doute plus se réduire à des objectifs aussi simplement explicites, mais l’ordre des priorités demeure essentiel. Cette clarté d’ensemble fait défaut.

Suite … 

vendredi 15 mars 2019

Grand débat, petits résultats


C’était prévisible et c’était même prévu. Les deux premières mesures qui ressortent du Grand débat (à plus 30 %) sont celles qui vont plomber encore plus le budget de l’Etat : réindexation des retraites sur l’inflation, la baisse de la TVA sur certains produits. Plus de prestations et moins d’impôt. Les autres réponses (20 à 30%) ciblent les supposés « ennemis du peuple » : les entreprises (augmenter le smic), les députés (réduire leur nombre), les riches (rétablissement de l’ISF), les assistés (lutter contre la fraude aux aides, contreparties du RSA). En dessous de 20%, des mesures chocs : vote obligatoire, vote blanc, quotas d’immigration, RIC, limitation de vitesse, … 
Le schéma des réponses est emblématique de l'esprit français. Quand on en appelle à la société civile, 1) elle exige plus d’Etat, et surtout qu’il grossisse et maigrisse à la fois ! ; 2) elle cible tous les éléments qui la divisent.
La grande difficulté sera de retrouver du commun dans cette fragmentation, c’est-à-dire à la fois le sens de l’intérêt général et celui des réalités ; 3) Elle préfère souvent les symboles (ISF), voire les gadgets (vote blanc) à l'efficacité.

A tous ceux qui attendent une réponse à ce Grand débat, il faut se préparer à une Grande déception, car il n’y a pas de réponse possible à cet ensemble de revendications.

Tout au plus, peut-on espérer la mise en place de plusieurs chantiers, mais qui devront tous avoir en tête (ce sera la responsabilité du politique) le dramatique endettement de la France. Cela même qui lui ôte aujourd’hui toute espèce de marge de manœuvre d’envergure. On peut manifester pour le climat (qui est contre ?), contre les inégalités (qui est pour ?), mais sans les instruments et le budget pour affronter ces enjeux, cela ne restera que de l’incantation !

Mais le débat a eu une vertu que tous ces résultats bruts ne doivent pas nous faire méconnaître : dans la confrontation, on apprend la complexité, on perçoit les désaccords, on mesure les difficultés. Donc, il ne faudrait pas considérer le Grand débat national à la seule aune de ces « solutions ». Ni d'ailleurs à celle des décisions sur lesquelles il débouchera … ou non.

dimanche 10 mars 2019

Demain le foot !


Après la défaite du PSG sur un pénalty « discuté ». Quelques réflexions prospectives à propos de l’interview de Michel Platini dans le JDD (10/03/2019)sur la VAR (assistance vidéo).

Coupe du monde 2018 — Russie
L’assistance vidéo (VAR) est officiellement introduite dans l’arbitrage de la compétition.

Coupe du monde 2022 — Qatar
Dans une ambiance surchauffée, la compétition est marquée par plusieurs blessures graves de joueurs.

Coupe du monde 2026 — Etats-Unis, Canada, Mexique
Les joueurs sont équipés de nano-capteurs, sur toutes les parties du corps qui permettent de mesurer en temps réel la force des contacts. Au-delà d’un certain seuil, le carton jaune, voire rouge, devient automatique. L’arbitre garde donc toujours un œil sur l’IMuCOPhY : l’instrument de mesure des contacts physiques.

Coupe du monde 2030 — Chine
Le jeu a évolué : les joueurs ont appris à mesurer leurs coups pour rester toujours — autant que possible — en-deçà des seuils. Mais, à la puissance des coups s’est substituée la force des mots. Les injures à caractère raciste, sexuel, familial se sont développés bien au-delà de l’habituel chambrage. Chaque équipe dispose désormais d’un très discret bullshit-coach, permettant ses joueurs de trouver, à partir des profils psychologiques de leurs adversaires, les mots susceptibles de leur faire « péter les plombs ». Face à cette dérive, la FIFA décide de compléter les capteurs par des dispositifs d’enregistrement audio et video. La masse de toutes ces données (vitesse des mouvements des joueurs, coups, mots, attitudes, … ) est analysée par un algorithme appelé IA for FIFA. Elle s’impose de plus en plus comme le seul véritable arbitre. Elle nourrit des jeux vidéos en ligne de plus en plus sophistiqués. On peut « refaire les matchs », pour de vrai, en changeant d’infirmes variables. Mais, au même moment, la FIFA commence à s’étonner d’une certaine érosion du public dans les stades comme de l’audience des matchs.

Coupe du monde 2034 — Egypte-Israël
Pour lutter contre cette désaffection : la FIFA décide de doter chaque spectateur lui-même d’une masse de nano-capteurs visant à identifier la puissance émotionnelle suscitée par le spectacle du foot. C’est l’IMuEMoF (Instrument de Mesure des Emotions du Foot). A partir de ses résultats, chaque coach est incité à demander aux joueurs de se conformer aux attentes des spectateurs. Paradoxe ! Les mesures montrent que les matchs perdus à la dernière seconde produisent des émotions plus fortes que les matchs facilement gagnés. Elles montrent aussi que les décisions injustes des juges favorisent des passions insensées … et très profitables pour les anonceurs. Du coup, les équipes — afin de favoriser les retombées publicitaires — se mettent à perdre leurs matchs — ; et l’algorithme d’arbitrage introduit savamment des bugs dans son programme afin de produire de manière aléatoire des décisions absurdes. Une grève générale des joueurs commence : c’est le mouvement des cartons rouges. Chaque samedi, ils occupent tous les ponts du monde en les transformant en terrain de football.

Coupe du monde 2042 — Mars
Pour que la compétition puisse tout de même avoir lieu, la FIFA a remplacé les joueurs par des robots beaucoup plus performant ; l’arbitrage est intégralement assuré par l’algorithme de la FIFA ; les spectateurs sont alertés des (rares) moments intéressants par leurs ordinateurs. La coupe du monde est un flop !

Mais sur les ponts, c’est la fête, tous les samedi … 

Pourquoi fait-on des enfants ?

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