mercredi 14 décembre 2016
mercredi 7 décembre 2016
La Confiance
C'est le thème des Rencontres de Cannes
qui ont lieu cette année les 16, 17, 18 décembre
Débats en direct sur http://www.facebook.com/rdcannes/
- Le thème : LA CONFIANCE
- Introduction et conclusion du colloque par Pierre-Henri Tavoillot
- 4 tables rondes (120' chacune, questions/réponses avec la salle comprises)
- 1 Entretien croisé (60’) Leili Anvar & Cyrille Javary
- 1 Spectacle : L'ardente lyre, Improvisades autour d'Apollinaire.(75‘) Leili Anvar, Karol Beffa, Pascal Bouterin, Alain Brunet, Frederic Ferney.
- 1 billet introductif avant chaque table ronde (10/15')
- 1 "grain de poivre" en conclusion de chaque journée (10'/15')
- Interviews par Nordine Nabili
- Interviews par Olivier Biscaye
INTERVENANTS
Leili ANVAR - Karol BEFFA - Pascal BOUTERIN - Nicolas BOUZOU - Gerald BRONNER - Anne BRUCY - Alain BRUNET - Roland CAYROL - Thibaud DELAVIGNE - Renaud DÉLY - Gérard DESPORTES - Frederic FERNEY - Philippe FREMEAUX - Olivier GALLAND - Yvan GASTAUT - Cyrille J.-D. JAVARY - Axel KAHN - Elisabeth LEVY - Éric de MONTGOLFIER - Anne MUXEL - Nordine NABILI - Ghislaine OTTENHEIMER - Pascal PERRINEAU - Ollivier POURRIOL - Marc RIGLET - Anne ROSENCHER - Dominique ROUSSET - Jean-Christophe RUFIN - Claudia SENIK - Pierre-Henri TAVOILLOT - Laurence VANIN.
mardi 29 novembre 2016
Quel conservatisme : politique ou moral ?
Parmi les réactions au précédent
message, certains m’objectent que j’utilise le terme de conservateur en un sens
purement politique, alors que le véritable conservatisme de Fillon concerne ses
convictions « morales et religieuses ». Cette objection est juste, mais puisque
je me fonde, dans mon analyse, sur les textes publiés de Fillon (son livre Faire et celui sur le totalitarisme djihadiste), je dois
préciser que j’y ai apprécié précisément que les croyances soient mises à l’écart
du politique. C’est en ce sens que Fillon est libéral, il reconnaît une
pluralité de conceptions du bien, au-delà de la sienne qu’il affiche pourtant volontiers
(voir le chapitre XIV de Faire sur La foi). Je ne partage ni sa croyance
ni ses choix profonds, mais je constate que, tout en les révélant, il n'en déduit pas une
politique pour la collectivité.
Pour exemple, un passage du
chapitre sur l’éducation :
« Quand j’étais ministre de
l’Education Nationale, j’ai été le témoin navré des luttes qui opposent depuis
des années les pédagogues réformateurs et les tenants des méthodes
traditionnelles – les « pédagogos » et les « réactionnaires », ainsi qu’ils s’invectivent
entre eux. Par tempérament et par conviction, c’est avec les seconds que j’étais
le plus souvent d’accord. Mais ce débat m’a toujours gêné. D’abord parce que je
ne suis jamais satisfait d’être réduit à l’alternative entre déconstruction et
nostalgie. Nous avons trop tendance à redouter dans toute innovation un
délitement et à regarder exclusivement vers le passé pour rechercher nos
idéaux, et dans nos débats sur l’éducation, ce blocage mental est criant. »
Et on pourra se reporter à d'autres passage sur le mariage pour tous, l'avortement, et la politique de la famille …
Le conservatisme personnel de Fillon est donc encadré par son libéralisme … pourvu qu'on prenne le terme dans son sens exact. Et là encore, ce n'est pas gagné …
lundi 28 novembre 2016
Fillon : un révolutionnaire conservateur ?
Révolutionnaire conservateur :
cette appellation est en passe de devenir contrôlée pour qualifier la victoire
et le programme de François Fillon. Patrick Buisson l’a, je crois, utilisée au
moment de son ralliement, et Le Monde
en fait son titre post-second tour (mardi 28 novembre 2017).
L’un pour s’en féliciter ; l’autre pour le déplorer.
L’un pour s’en féliciter ; l’autre pour le déplorer.
Mais les deux se trompent, car,
si les mots ont un sens, Fillon n’est, en toute rigueur, ni révolutionnaire, ni
conservateur, ni même révolutionnaire conservateur.
• Il n’est pas
révolutionnaire, car (faut-il le rappeler ?) il reste dans l’Etat de droit :
sa politique de réforme ne concerne ni les institutions ni les modes de vie et
elle n’aspire à aucun chamboule-tout de l’existence sous tous ses aspects. Arrêtons de voir des révolutions partout !
• Il n’est pas conservateur,
car ses intentions programmatiques (même si l’on se doit de rester d’une grande
prudence à l’égard de leur réalisation) se fondent sur quatre diagnostics/thérapies clairs qui rompent avec les politiques conduites jusqu’alors : 1) la surcharge
pondérale de l’Etat grève l’avenir sans amélioration pour le présent : il
faut la réduire ; 2) l’organisation du travail en France a fait le choix
du chômage de masse : il faut en modifier le logiciel ; 3) Une fois les
chaînes de ces deux boulets brisées, la France sera en état d’affronter la globalisation,
de peser sur sa régulation et de lutter contre la menace du fondamentalisme musulman, à
travers, notamment, 4) une refondation de l’Europe (en phase actuelle de déliquescence).
A titre personnel, je suis en
total accord avec ces quatre objectifs, même si je vois bien qu’entre leur
formulation et leur réalisation, il y a un gouffre. Mais qui peut dire, en
toute rigueur, qu’ils sont révolutionnaires ou conservateurs ?
Mais, j’ajoute encore ce point :
le programme de Fillon n’est pas davantage « révolutionnaire conservateur »,
car le terme, si on préfère la précision à l’idéologie, a un sens.
La révolution conservatrice
désigne un mouvement de philosophie politique, qui émerge dans les années 20,
comme prélude au fascisme allemand. On compte parmi ses adeptes A. Moeller van
den Bruck (das Dritte Reich, 1922), E.
Jünger, O. Spengler (Le déclin de l’Occident),
mais aussi Carl Schmitt, Ernst Nieckisch …. Ce mouvement se fonde sur une
critique radicale de la modernité nourrie par la nostalgie d’un âge d’or. Il
cherche à fonder une troisième voie (d’où la formule de « 3e
Reich » avant son utilisation par Hitler) entre le capitalisme libéral
(focalisé sur le présent, l’argent et la consommation) et le marxisme
révolutionnaire (dont les yeux sont rivés vers l’avenir radieux).
Cette idéologie-là existe en France aujourd’hui
: elle s’appelle « Front National ».
Utiliser le terme de « Révolution
conservatrice » pour qualifier le programme de Fillon est donc à la fois une
erreur et une faute. Cela revient à confondre le poison et un de ses antidotes possibles. Prudence donc !
Cf. Louis Dupeux, La révolution conservatrice allemande sous
la république de Weimar, Kimé.
Armin Molher, Die Konservative Revolution in Deutschland
1918-1932.
mardi 22 novembre 2016
La France orpheline !
Avec le depart de Sarkozy, la France devient orpheline d'une haine structurante. Je suis frappé de l'effet de stupeur que ce départ pourtant un peu attendu a causé ! Je suis aussi frappé de la rapidité avec laquelle le déplacement s'est opéré : il faut un autre ennemi (hors Le Pen qui est hors compétition) ! Alors voici le Fillon jusque-là inoffensif qui devient ultralibéral, hypertraditionnaliste, poutiniste convaincu, homophobe assumé, islamophobe en chef, antiavortement ... autant de qualificatifs qui surprennent le lecteur attentif de son programme que je suis (Faire + Vaincre le totalitarisme islamique) ; à moins évidemment que je sois moi-même ... à l'insu de mon plein gré ... tout cela …
La Une de Libé (Fillon en portrait de Thatcher) révèle cet insurmontable besoin de haïr : la gauche ne sait désormais plus faire que cela ; la gauche n'est plus que haine de la droite. Sans elle, elle est perdue !
Je suis moi-même stupéfait ; et même Juppe crie : au secours la droite revient !
Étonnant ... la droite aussi aurait-elle besoin de se haïr ?
mardi 15 novembre 2016
L'abeille philosophe en espagnol !
A paraître le 19 janvier …

Ningún animal como la abeja ha fascinado más y durante más tiempo a los filósofos. Los pensadores de todas las épocas y de todas las civilizaciones han buscado en la colmena los secretos de la naturaleza y los misterios de la cultura. Desde la Antigüedad hasta la actualidad, hay una extraordinaria historia de la cultura occidental que se recoge en este libro. Tras el delicado vuelo de la abeja se encuentra el genio de Aristóteles, el advenimiento de Augusto o el nacimiento del cristianismo, por no hablar de la ciencia experimental. Un libro sorprendente.

Ningún animal como la abeja ha fascinado más y durante más tiempo a los filósofos. Los pensadores de todas las épocas y de todas las civilizaciones han buscado en la colmena los secretos de la naturaleza y los misterios de la cultura. Desde la Antigüedad hasta la actualidad, hay una extraordinaria historia de la cultura occidental que se recoge en este libro. Tras el delicado vuelo de la abeja se encuentra el genio de Aristóteles, el advenimiento de Augusto o el nacimiento del cristianismo, por no hablar de la ciencia experimental. Un libro sorprendente.
lundi 14 novembre 2016
Annonce d'une formation (Sorbonne formation continue)
Formation "Philosophie et management" animée par Pierre-Henri Tavoillot, à partir du 1er décembre.
Programme complet : http://www.paris-sorbonne.fr/objectifs-5731?var_mode=calcul
Programme complet : http://www.paris-sorbonne.fr/objectifs-5731?var_mode=calcul
samedi 17 septembre 2016
Anthropocène : on ne manque pas d’ère !
Je trouve enfin une tribune claire (Le
Monde, du 14/09/2016) sur cette
notion d’anthopocène qui a été popularisé en 1995 par le prix Nobel de Chimie
Paul Crutzen et qui fait l’objet d’une intense utilisation désormais dans les
sciences … humaines. L’idée serait d’identifier un nouvel âge géologique
marqué par une action décisive et manipulatrice de l’homme sur son
environnement et sur la structure planétaire elle-même.
Pour ceux qui ne le sauraient pas (ou l’auraient oublié), je
rappelle que nous sommes actuellement (avant l’invention du terme d’anthropocène)
dans l’Eon Phanérozoïque (= « vie visible
» ; depuis environ 1 milliard d’années), dans l’ère Cénozoïque (= « vie récente » ; depuis 70 millions
d’années), dans la période (ou système) Quaternaire (depuis 3 millions d’années)
et dans l’époque (ou série) holocène (depuis hier soir très tard : 10 000
ans). Eon, ère, système, étage désignent les grandes subdivisions de cette
genèse de notre planète.
Patrick de Wever (Museum)
et Stanley Finlay (Long Beach), nous rappellent que pour être décrétée
géologique une « étape » (utilisons ce terme neutre) de l’histoire de la terre
doit être significative à l’aune de cette histoire : l’ère géologique la
plus courte atteint 65 millions d’années ! Mais elle doit aussi respecter
des critères précis — géologiques, biostratigraphiques (c’est-à-dire repérer
de fortes et durables modifications dans la faune fossilisée),
physico-chimiques — qui doivent être à la fois globaux et synchrones.
Le concept d’anthropocène ne correspond en rien à ces critères
rigoureux et son usage témoigne au mieux d’une confusion des genres au pire d’une
stratégie marketing. Car, en a-t-on besoin pour prendre conscience que l’homme agit
sur son environnement ; qu’il agit de plus en plus et qu’il le menace gravement au point de mettre en question sa propre survie ?
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Entretien pour La Croix, 8 janvier 2025
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